Révolutions/translation pour Naturfact (commissaire: Geneviève Chevalier)
Musée de géologie René-Bureau, Université Laval, 13 avril - 28 juin 2023
Commissarié par Geneviève Chevalier, Naturfact est un projet d'intégration du travail de différent.es artistes à même certaines vitrines destinées à la présentation des collections scientifiques de l'Université Laval, notamment celles du Musée de géologie René-Bureau. Le contexte bien particulier des collections et du Musée en lui-même s'est offert comme axe de réflexion.
Révolutions/translation est un groupement d'objets qui a été réalisé à partir d’un spécimen de serpentine (antigorite) de la collection du Musée de géologie. C’est à la fois pour sa volumétrie et pour sa texture lamellée que le minéral a été sélectionné. Dans une approche empirique, un moulage en a d’abord été réalisé. La mise en portée nécessaire à la fabrication du moule a produit deux sections complémentaires. Par la suite, l’une des deux parties du moule a été placée horizontalement et remplie de plâtre. Celui-ci, par sa consistance liquide, s’est nivelé et a ainsi délimité une figure, telle une tranche. La périphérie de cet objet a ensuite servi à générer un gabarit amovible qui permettrait de réaliser de nouveaux objets par la technique de profilage. C’est donc par un mouvement rotatif ou linéaire de ce gabarit que le plâtre s’est placé pendant sa prise. Cette technique de fabrication s’apparente à celle traditionnellement utilisée pour fabriquer les moulures de plâtre ornementales. Dans ce cas-ci, elle a permis de créer deux objets semi-circulaires, un objet cônique, et un autre, longiforme. Ceux-ci existent comme une concrétisation de l’espace total qu’occuperait l’objet de base s’il se déplaçait en ligne droite ou encore autour d’un axe horizontal ou vertical.
Pendant le processus de création, il s’est opéré une translation des codes de la géologie vers ceux de l’architecture et de l’objet construit. L’aspect monolithique des objets, lui, est tributaire de la méthode de fabrication et de la matière utilisée. Dans le cas des objets arrondis, la blancheur du plâtre a été conservée afin d’insister sur la dimension abstraite de la transformation, mettant en évidence les subtilités des textures ligneuses et des formes obtenues par le mouvement du gabarit. Pour sa part, l’objet allongé a été formé à partir de plâtre pigmenté gris. Ce choix contribue à affirmer la distance qui le sépare des objets en arcs de cercle.