Éphémérides
Galerie B-312, 22 février - 6 avril 2024
« Éphémérides » évoque une volonté de situer les corps célestes, mobiles, dans l’espace et dans le temps. En ce sens, ce titre s'adresse spécifiquement au temps de la spatialisation des objets dans l'espace d'exposition.
Une fois les objets formés, quels types de relations peuvent émerger de leur espacement?
Ces dernières années, j'ai pensé l'échelle conséquemment à ma capacité à manipuler seule les choses - ce qui est un enjeu au quotidien pour moi. Avec Éphémérides, j'ai cherché à travailler une dimension des objets qui leur permette de faire corps dans l'espace d'exposition; une dimension où la quantité de matière et d'espace se dégage comme une qualité première des choses, dimension qui engage le corps. Je voulais que les sculptures aient un certain poids visuel dans l'espace de la galerie, qu'elles s'approprient l'espace.
De pair avec ce questionnement, j'ai voulu travailler la couleur dans l'esprit d'une retenue, cherchant une sensation de diffusion, de légèreté dans l'espace, contrastant de ce fait avec la pesanteur propre aux objets. Malgré la cohésion entre la couleur et la matière, qui est tavaillée dans la masse, la couleur semble excéder l’objet. Elle se donne comme un surplus, appartenant à un système de détermination indépendant de celui régissant la forme des objets. Cela participe à cette sensation de légèreté induite par la présence des masses, légèreté qui s'est vue exacerbée par la grande luminosité dans laquelle baigne l'espace. Tout à coup, c'est l'espace qui réapparaît.